Toy Story 4 : le dernier volet de la saga révolutionnaire
A la moitié des années 1990, après quatre ans d'élaboration, sort le premier volet de Toy Story (1995 aux États-Unis, 1996 en France) réalisé par John Lasseter, depuis devenu producteur de tous les Pixar. Il s'agit du premier film d'animation intégralement réalisé en images de synthèse. On peut parler alors d'une « révolution » sur le plan technique, comme le fut en leur temps Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (Robert Zemeckis, 1988) ou Matrix (les Wachowski, 1999) – pour prendre deux films situés « entre » Toy Story chronologiquement.
Toy Story représente la rencontre exceptionnelle de Disney, qui se charge de la structure narrative, et de Pixar, qui met en œuvre son savoir-faire technique. Et de John Lasseter qui a puisé son inspiration non pas seulement dans l'animation mais aussi dans les buddy movies des années 80 type L'Arme Fatale (Richard Donner, 1987) et Midnight Run (Martin Brest, 1988). Et dire que tout part d'une simple histoire (imaginée encore par John Lasseter lui-même) de jouet oublié sur une aire d'autoroute... Depuis, Toy Story en a fait du chemin.

En plus d'effets visuels remarquables, Toy Story, ce sont des personnages devenus cultes, le cowboy Woody et le ranger de l'espace Buzz L'éclair, soit la rencontre entre un jouet « ancien », intemporel, et un autre, « du futur » – comme si les deux incarnaient finalement Disney et Pixar en personne. N'oublions pas non plus Monsieur et Madame Patate ou le Tyrannosaure peureux. On pourrait les suivre dans n'importe quelle aventure, ils font littéralement « partis des meubles ».
Car en rendant les jouets vivants, Pixar a quelque part réalisé... un rêve d'enfants. Et ce en plus de replonger les adultes dans l'enfance. En effet, Pixar est aussi en grande partie à l'origine des fameux clins d’œil (références cinématographiques, traits humoristiques...) que seuls les adultes peuvent percevoir. Dès le premier volet de Toy Story, on se souvient par exemple du tapis qui évoquait celui de Shining (Stanley Kubrick, 1980).

Depuis, Pixar a bien confirmé son génie. Toujours plus ambitieux, le studio n'a fait que surprendre. Wall-E (Andrew Stanton, 2008) est un spectacle terrassant qui pourrait s'inscrire – pour restez chez Kubrick – dans la lignée d'un 2001 : L'odyssée de l'espace (1968), avec sa première demie-heure quasiment muette ; Ratatouille (Brad Bird, 2007) trouve l'équilibre parfait entre brio technique et émotion naïve ; Les Indestructibles (Brad Bird, 2004), encore éblouissant d'un point de vue esthétique, représente le film de super-héros le plus amusant qui soit.
Et Toy Story fait figure de « base », d'expérimentation, autant que de films toujours plus réussis, sans limite d'imagination. Fait rare dans une saga : chaque épisode est aussi bon, sinon encore meilleur, que le précédent. Comment ? En en faisant toujours plus. Toy Story 4 (Josh Cooley, 2019) offre un feu d'artifice : plus d'aventures, plus de jouets (La Fourchette, à l'origine des péripéties), plus de couleurs avec la fête foraine, un espace idéal de jeux – et de jouets à gagner.
En fait, à partir de Toy Story, tout a semblé possible. Et tout l'a été, Pixar allant toujours plus loin ; vers l'infini et au-delà.
Toy Story 4, disponible dès le 03/04 sur CANAL+