Dans les coulisses du « bureau des OVNIS » français
Le vrai GEIPAN, que l’on voit dans la Création Originale OVNI(s), ce sont eux. La série s’inspire en effet d’un service français bien réel, que le monde nous envie : le très sérieux Groupe d'études et d'information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEIPAN, auparavant GEPAN), basé à Toulouse, qui dépend du CNES (Centre national d'études spatiales).
Le documentaire Le Bureau des OVNIS de Dominique Filhol revient sur sa création en 1977, sur son histoire (qui n’a pas été un long fleuve tranquille) et sur ses missions, d’hier à aujourd’hui, aux côtés de ses principaux acteurs.
On pourrait craindre qu’un bureau qui traque les phénomènes aérospatiaux non identifiés garde jalousement ses histoires, secret défense oblige.
Au contraire, les dirigeants du service se confient à la caméra : ce n’est pas pour rien que le « i » du GEIPAN a été ajouté. « I » comme information. Mais au début, ce n’est pas encore l’information au public qui prime…
Le GEPAN, créé pour enquêter de la manière la plus scientifique possible sur les témoignages de personnes qui ont cru voir des OVNIS, n’est composé que de Claude Poher, son fondateur, ingénieur en recherche spatiale et électronique, et d’une secrétaire. « je n’y connaissais rien, mais ça m’intéressait », raconte-t-il dans le documentaire.
Ses collègues du CNES le prennent pour un original. Mais lui s’en fiche : il a accès à des rapports de gendarmerie confidentiels et compte bien faire jaillir la vérité…
Très vite, il recrute des bénévoles du CNES, techniciens ou ingénieurs, et monte un conseil scientifique composé de pontes. Le GEPAN ne doit pas passer par une bande de farfelus, la rigueur est de mise.

Ensemble, ils enquêtent sur les affaires qu’on leur apporte. Expliquent ce qui est explicable. Démontent les grossiers photomontages qui pourraient discréditer la discipline. Trouvent des similitudes dans les témoignages. Font des prélèvements et des analyses sur le terrain.
Rouvrent des vieux dossiers qui passionnent la France, comme la fameuse « rencontre de Cussac », au cours de laquelle deux enfants auraient vu des petits êtres dans le Cantal, en 1967. Le GEPAN est loué pour son sérieux.
Claude Poher laissera la main en 1979, mais les enquêtes continueront. Avec de nouvelles méthodes : désormais, le GEPAN prend en compte l’environnement psychosocial des témoins…
Mais, comme le dit Alain Esterle dans le documentaire, directeur du service entre 1979 et 1983 (photo), souvent, « le GEIPAN pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses… ». Normal : comment expliquer, justement, l’inexplicable ?

La question intéresse en tout cas au plus haut point un public très nombreux. Dans les années 2000, le GEIPAN met en ligne toutes ses archives sur son site Internet. Celui-ci explose immédiatement, face à l’afflux de demandes…
Aujourd’hui, le GEIPAN continue de recevoir environ 600 témoignages par an. Dont une bonne partie demeure inexpliquée.
Le Bureau des OVNIS, Documentaire, 52 minutes, à voir en ce moment sur CANAL+.