Jeudi noir
On peut difficilement faire pire. Après les trois matchs nuls de nos représentants en Ligue des Champions, les clubs français finissent donc cette semaine européenne avec aucune victoire au compteur et trois malheureux points récoltés sur 18 possibles. Même si globalement, nos clubs jouent plus le jeu qu’il y a quelques années, la Coupe d’Europe demande un surplus de concentration, de détermination et d’intensité. Quand nos équipes françaises auront compris cela…
Le désastre a commencé en fin de journée avec la défaite des Girondins à Saint-Pétersbourg. Comme face à Copenhague il y a trois semaines, les Bordelais ont livré une prestation honnête, ouvrant même la marque sur une jolie tête plongeante de Briand à la réception d’un centre de Karamoh. Mais comme face à Copenhague, ils repartent avec zéro point dans la musette. La faute à ce laxisme défensif qui a permis au colosse Dzyuba d’égaliser peu avant le repos d’une tête rageuse en prenant le dessus sur le jeune Koundé.
Bordeaux a repris la seconde période avec la même application et la même solidarité, mais Otavio va rapidement commettre l’irréparable sur Kouzyaïev dans la surface. Un penalty un peu sévère que Costil a brillamment repoussé. Mais les Girondins ont ensuite subi pendant les dernières vingt minutes et sur un contrôle raté de Koundé, les Russes ont lancé un contre décisif, à cinq minutes de la fin. C’est dommage pour des Bordelais en progrès mais qui souffrent d’un manque de précision technique rédhibitoire en attaque. Cela étant, ils vont désormais pouvoir se concentrer sur le championnat parce qu’avec zéro point au compteur en trois matchs, les carottes sont quasi cuites.
En soirée, Rennes a longtemps cru obtenir quelque chose face au Dynamo Kiev. Ce sont pourtant les Ukrainiens qui ont tiré les premiers dans ce match. Et quel tir ! Il s’en est fallu de peu que Morozyuk n’ouvre le score dès la deuxième minute de jeu sur une frappe surpuissante qui s’est écrasée sur la barre de Diallo. Vingt minutes plus tard, la seconde, tout aussi puissante et signée Kedziora, a cette fois nettoyé la lucarne du but rennais. Un but fantastique. Les Bretons ne se sont pas démobilisés pour autant et c’est sur un coup-franc flottant de Grenier - et avec l’aide du gardien ukrainien auteur d’une belle faute de main - qu’ils ont logiquement égalisé juste avant la pause.
Ça sent le roussi…
Dos à dos au terme d’une première mi-temps aussi animée qu’équilibrée, les deux équipes ont levé un peu le pied après le repos, la maîtrise du jeu étant plutôt rennaise. Mais alors qu’ils étaient en supériorité numérique après l’expulsion du milieu défensif Shepelev et poussaient pour tenter de faire la différence, les joueurs de Lamouchi ont laissé un contre ukrainien aller à son terme, avec pour conclure un petit ballon piqué sur lequel Diallo n’est pas très inspiré. Malgré une dernière occasion vendangée par André, les Bretons s’inclinent mais restent dans la course pour la qualification.
Enfin, opposé à la Lazio dans un Vélodrome amputé de ses deux virages, l’OM a raté son match et s’est logiquement incliné face à une équipe italienne plus réaliste et surtout plus déterminée. Les Marseillais ont encaissé le premier but romain très tôt, avec ce corner coupé de la tête par l’ancien Monégasque Wallace, sur lequel Mandanda n’est pas inoubliable. Brouillons dans le jeu, sans idée, les Marseillais auraient pu boire le bouillon très vite si Immobile avait cadré sa frappe au lieu de l’envoyer sur le poteau. Mais ce n’était que partie remise puisqu’en deuxième période, après un raté de Sanson sur un centre pourtant parfait de Sakaï, les Laziale ont doublé la mise par Caicedo à la conclusion d’un nouveau contre meurtrier.
Sans réaction, les Olympiens ont alors monopolisé le ballon de façon stérile pendant la dernière demi-heure de jeu, jusqu’à la réduction du score d’un magnifique coup-franc signé Payet. Un réveil trop tardif et de toute façon inutile puisque trois minutes plus tard, Marusic enfonçait le clou d’une splendide frappe enroulée du gauche. Si ce n’est pas encore mathématiquement terminé, cela sent quand même sacrément le roussi pour le finaliste de la dernière édition, qui va en outre devoir se ressaisir très vite avant d’affronter le PSG dimanche soir.
A noter qu’on a encore assisté à des scènes désolantes, avec des affrontements entre supporters marseillais et romains. Dans le centre de Marseille mercredi, et aux alentours du stade Vélodrome jeudi soir peu avant le match, avec en bonus le caillassage du bus de la Lazio. Le soir même où le club purgeait le premier de ses deux huis clos partiels touchant ses deux virages, cela fait franchement mauvais genre. Vous dire que cela m’étonne encore serait mentir…
Pierrot