Lille sauve l'honneur
Avant que Lille n’écrase Milan à San Siro, le foot français était parti pour un grand chelem de la lose, puisque Nice venait de signer la quatrième défaite consécutive de cette semaine européenne. Les Azuréens ont livré un match indigne de la Ligue Europa à Prague, face à une équipe pourtant diminuée par de nombreuses absences. La première période a été juste correcte, la seconde a été un cauchemar. Manque d’envie, d’ambition, d’engagement physique… Je pense qu’on n’a pas mesuré la perte immense que représente la grave blessure de Dante. Vieira avait opté pour une défense à trois avec des joueurs de 20 ans de moyenne d’âge.
Le dénommé Bambu, absent sur les trois buts, a vécu un match apocalyptique. Si cela continue comme ça, Nice ne pourra pas faire l’économie de l’achat d’un défenseur central d’expérience lors du mercato hivernal. Mais il y a d’autres problèmes dans cette équipe. Le milieu de terrain n’avance pas malgré la bonne volonté de Lees-Melou et puis il y a un dossier qu’il va falloir ouvrir un jour, c’est celui de Dolberg. C’est bien beau de s’extasier à chaque fois qu’il marque un joli but. Déjà, ce n’est pas si souvent. Et surtout, dans le jeu le mec est un plot. Je sais bien qu’il ne faut pas se fier à son visage perpétuellement impassible, mais il quand même l’air de s’en foutre royalement.
Le but de Ndoye en toute fin de match laisse l’espoir aux Aiglons de pouvoir inverser la tendance face aux Tchèques à la différence de buts particulière, mais cela reste une phase aller très décevante pour une équipe censée avoir des ambitions. Être ambitieux c’est bien, mais à un moment donné il faut traduire ces intentions sur le terrain et dans cette optique, je trouve que Vieira ne trouve pas les mots pour motiver ses joueurs.
Renato Sanches XXL
Et puis alors qu’on était prêt pour un cinquième désastre d’affilée, Lille a offert le rayon de soleil du foot français en réalisant un match absolument magnifique à San Siro. Par moments, cette équipe du Milan leader de Serie A s’est fait ridiculiser par des Nordistes qui ont montré tout ce qui manque aux clubs français : de l’organisation, du pressing, un milieu de terrain porté vers l’avant - le meilleur de Ligue 1 et de loin - et un joueur de classe mondiale. Car Renato Sanches a livré une prestation XXL, tant au niveau du rendement défensif que dans le jeu vers l’avant. Il est peut-être un peu gourmand avec la balle, mais on ne va quand même pas lui reprocher de faire le spectacle.
Et puis il y a l’homme de ce début de campagne européenne lilloise, le Turc Yazici, acheté 20 millions l’an passé. On se demandait pourquoi, on ne se pose plus la question après ce deuxième triplé en trois matchs de Ligue Europa. Un premier but sur un péno qu’il avait lui-même obtenu de façon assez généreuse après une poussette inutile de Romagnoli mais qui ne méritait probablement ni la chute de Yazici ni un penalty. Un second sur une frappe lointaine du gauche sur laquelle Donnaruma n’est pas vraiment inoubliable. Et le troisième sur une action remarquable conclue d’un bel enroulé du pied gauche.
Mais Renato Sanches et Yazici n’ont pas été les seuls à briller sur le front de l’attaque lilloise. Même s’il n’a toujours pas marqué, j’ai trouvé David mieux intégré dans le collectif et beaucoup plus intéressant dans le jeu, avec en plus une passe décisive. Lui aussi semble monter en puissance. Voilà le LOSC en tête de son groupe, avec un petit matelas d’avance de surcroît. Ce qui va permettre à la formation de Galtier de pouvoir se concentrer sur le championnat. Mais qu’est-ce que cela fait plaisir de voir une équipe française simplement jouer au football…
Pierrot