Calls, la série qui bouscule (et terrifie) les spectateurs
Une série « sonore », mais pas uniquement ? Avant Calls, Création Décalée de Timothée Hochet, on n’avait jamais vu ça. Cette série hybride qui s’inscrit dans la tradition de la fiction radiophonique de nos grands-parents a radicalement dépoussiéré le genre en proposant une expérience inédite, mettant nos sens en éveil.
Avec son dispositif des plus minimalistes – des personnages qui parlent à travers divers enregistrements, représentés par autant de diodes clignotantes –, agrémenté d’un habillage sonore et visuel ad hoc, elle nous happe immédiatement dans son univers bien à elle.
Sans s’en rendre compte, on se prend au jeu. Privé(e) d’images tangibles auxquelles se raccrocher, on ne peut qu’imaginer l’action, grâce au talent des comédiens, avec un casting cinq étoiles (pour la saison 3, Anaïs Demoustier, Karin Viard, Anny Duperey, Swann Arlaud, Philippe Rebbot, Jérôme Niel et Thomas Vernant, voir photos ci-dessous, et beaucoup d’autres).
Un accident de voiture, un mouvement de foule, une messe, une chasse aux fantômes… Très vite, les scènes se forment distinctement dans notre esprit, avec l’imagination fonctionnant à plein régime. D’autant plus que la narration est ultra réaliste : tout a été tourné au maximum dans des conditions réelles, et ça s’entend. Même sans rien voir, on ne peut que frissonner avec les personnages, plongés dans des situations plus terrifiantes les unes que les autres.

Car il n’y a pas forcément besoin d’images pour avoir peur : souvenez-vous de Blair Witch… Ou du premier épisode du chapitre 2 de Calls, particulièrement adapté à ce format, puisqu’on y suivait une non-voyante aux prises avec un inconnu qui s’était introduit dans son appartement.
Ou encore de l’épisode 6 du chapitre 2, Sous la terre, dans une grotte qui se remplit d’eau, dont le son a été spatialisé avec la technologie binaurale. Avec un casque sur les oreilles et dans le noir, l’expérience est spécialement immersive et effrayante.

Ce troisième chapitre (tout aussi mystérieux que les précédents, entre réalisme et fantastique) joue d’ailleurs, encore une fois, sur nos angoisses. Ceux qui aiment se faire peur seront servis. Et ceux qui aiment enquêter également.
Car dans Calls, pas question pour le spectateur ou la spectactrice d’être passif : il s’agit de tendre l’oreille, se concentrer, récolter des indices. Ne pas hésiter à prendre des notes, établir des arbres généalogiques, des frises chronologiques… Et pourquoi pas, regarder plusieurs fois les épisodes.
Quand on croit résoudre une énigme, un autre mystère se présente, posant de nouvelles questions, brouillant les pistes. De quoi alimenter nos spéculations et théories les plus folles. Et faire, encore une fois, fonctionner notre imagination.
Calls, chapitre 3, Création Décalée, 7 épisodes de 15 minutes, dès la 10 décembre sur CANAL+.