Un coup de fil avec Timothée Hochet, le créateur de Calls
Le premier épisode de ce deuxième chapitre est sans doute le plus terrifiant de l’histoire de Calls. C’était le but ?
Oui. Avec Clémence Setti (qui a coécrit la saison), nous avons eu cette idée mettre en scène un personnage non-voyant car c’était l’évidence même pour une série sonore : on se met facilement à sa place.
Nous avons voulu jouer avec le thème de l’intrusion chez soi, qui est une peur à laquelle chacun peut s’identifier. C’est quelque chose de très malsain. Quand on a tourné cet épisode, en plan-séquence, tout le monde était très mal à l’aise sur le plateau.
Cette saison est moins fantastique que la précédente. Pourquoi ?
On ne voulait pas refaire la saison 1. Nous avons laissé de côté le versant démoniaque pour nous recentrer sur quelque chose de plus rationnel.
La saison 1 montrait qu’on n’avait pas besoin d’images pour faire peur. La saison 2 montre qu’on n’a pas besoin de démons pour faire vivre un enfer à quelqu’un. C’est plus flippant d’explorer nos propres démons…

Autant dans le premier chapitre, le fil rouge de l’Apocalypse était bien présent, autant dans celui-ci, l’interconnexion entre les épisodes est davantage cachée.
C’est un jeu de pistes, mais les liens sont bien là. Le thème ici est l’enfance, et comment ce qui s’est passé durant l’enfance des personnages peut avoir des répercussions dans le présent.
On trouve encore beaucoup d’indices, mais a-t-on vraiment les clés pour tout comprendre ?
Il y a beaucoup de clés, mais on ne les fournit pas toutes aux spectateurs. Peut-être qu’on les donnera par la suite... On répond à certaines questions, et en même temps, on en pose d’autres.

Pour ce chapitre, vous avez tourné en étant très proche de la réalité : en passant de vrais appels, en vous rendant dans une carrière, en provoquant un accident de voiture… Vous souhaitiez faire le moins de post-production possible ?
Oui. Je trouvais qu’on avait trop eu recours à la post-production pour la saison 1 et ça me frustrait. Là, on a tourné dans les conditions les plus réelles possible.
Ça a permis à l’équipe de s’immerger dans l’ambiance de chaque épisode, et ça insuffle un souffle d’authenticité et de tension. Les acteurs jouent sans se soucier de la caméra et ils s’éclatent.
Les théories des fans, partagées sur Internet, ont-elles influencé l’écriture du chapitre 2 ?
Oui, je suis les théories et oui, j’y pense lors de l’écriture. Je regarde ce que les spectateurs attendent comme réponses. Mais pas forcément pour aller dans le sens des suppositions. Plutôt pour les prendre à contre-pied et les surprendre.
Calls chapitre 2, série du label Création Décalée, dix épisodes de 10 minutes, disponibles sur myCANAL.