Porn in the USA : découvrez Allie Eve Knox & Belle Creed

L’une est une ex-actrice porno et créatrice de contenus pour adultes accomplie et primée, "Déesse" aux yeux de ses nombreux abonnés, pionnière de la cryptomonnaie comme moyen de paiement pour les travailleuses du sexe, redoutable "FinDomina" qui vous laissera sans un sou, et une Vixen "incroyablement opulente et méchante." L’autre est une jeune "brat" naturelle aux formes assumées, adepte de la pratique du yoga et de balades paradisiaques dans son plus simple appareil… et autoproclamée "la préférée de votre père." À elles deux, Allie Eve Knox & Belle Creed forment un duo de performeuses Américaines très engagées alliant professionnalisme, naturel, spontanéité, sororité, et défiant toute beauté. Interview croisée depuis les USA ou le X fait beaucoup parler dans les actualités.
Posté par Lucas Granger le 25 mars 2023

Bonjour à toutes les deux ! Comment vous êtes-vous rencontrées ?

Ça fait plusieurs années maintenant ! Nous étions en résidence avec un groupe de créateurs pour produire du contenu à plusieurs et on a tout de suite accroché. Depuis on s'amuse, on voyage et on passe du temps ensemble. C’était naturel : dès le premier jour nous nous sommes retrouvées en survêtements assortis, buvant des mimosas sur le balcon, comme si nous étions les meilleures amies du monde. C'est agréable de trouver dans cette communauté des gens qui vous aiment, qui s'identifient à vous, qui apprécient les mêmes choses. On mixe travail et plaisir comme ça !

Allie il y a quelques années vous vous êtes décrite, je cite, comme une « perverse et passionnée qui est dominante, charmante et avec un gros fessier ». Ça vous correspond toujours ?

Je ne sais plus quand j’ai dit ça, mais ça a l'air de toujours plutôt bien me résumer oui !

Vous avez aussi dit être une artiste ?

Absolument. Je pense qu'à travers le contenu que nous produisons nous sommes des artistes. Nous créons du contenu mais nous nous construisons aussi un personnage et une histoire, comme dans une œuvre d’art.

C’est beaucoup de travail d’être une artiste créatrice de contenus pour adultes ?

On fait tellement de choses différentes ! Il faut savoir jongler entre les caméras, les photos, les fans et les sites d'abonnement. Il y a beaucoup de plateformes de vente différentes que nous devons continuer à fournir en contenus au cas où nous serions expulsés de l'une d'entre elles... Il est très difficile de transférer nos communautés d'un endroit à un autre si on se fait virer du jour au lendemain. Il faut s'adapter à la nouveauté, et c'est quelque chose de très typique de l'industrie.

Et vous Belle ?

Je suis juste moi-même et je le partage avec les gens. J'aime me connecter avec mon audience plus que vendre du contenu en soi. J'aime rester en contact avec eux et avoir un côté plus personnel que le simple côté sexuel. J’ai été très impliquée dans le camming pendant un certain temps mais ça m’a épuisée donc je fais une pause. Faire beaucoup de camming, ça vous épuise, ce n'est pas comme une séance photo : vous êtes assise là, à parler à de vraies personnes en temps réel, à avoir de vraies conversations et un suivi. Mais je pense que je me définirais quand même comme créatrice de contenu. Je commence à vieillir et je peux un peu plus m'épanouir et me diversifier dans ce que je propose même si je reste au naturel. C'est très excitant pour moi de pouvoir donner l’image que JE veux plutôt que celle que le marché me dicte.

Vous avez dit que vous vous adaptiez constamment. Pensez-vous que les gens se rendent vraiment compte de la quantité de travail que cela représente d'être une créatrice de contenus pour adultes ?

Les gens pensent que nous nous prélassons dans la piscine toute la journée. Mais c’est seulement ce que nous voulons vous montrer ! C'est uniquement ce que nous avons posté, ce que nous avons partagé avec vous. Mais vous n'avez pas vu les 45 minutes qu'il nous a fallu pour installer les lumières, nettoyer la piscine ou quoi que ce soit d'autre : répondre aux nouveaux abonnés, accueillir les nouveaux membres, créer et programmer du contenu, se faire virer d’un site ou censurer d’un réseau social, lancer une nouvelle plateforme, construire sa communauté et faire notre publicité... Quand j'ai commencé, je pensais que ce serait génial de vendre des photos de mes seins sur Internet. Je n'ai jamais pensé que cela s'accompagnerait d'autres choses, comme toute cette paperasse administrative par exemple. Sans oublier qu’on doit constamment se battre contre la législation, contourner la censure, changer de plateformes de vente…

Allie tu as commencé par être actrice porno, tu as arrêté aujourd’hui ?

J'ai fait du porno pro pendant à peu près six mois. Je l'ai fait parce que je voulais le faire. Je voulais juste faire connaître mon nom même si je n'ai jamais envisagé être une star du X. C'était juste un moyen pour moi de me faire connaître, d'avoir des fans. Je ne voulais pas être juste un numéro qui s'intègre dans l'algorithme des sites pour adultes. Je voulais aussi pouvoir créer un contenu qui me parle, qui soit bon, qui excite et surtout : qui mette en avant ce que je voulais être plutôt que ce qu'ils voulaient que je sois. Dès que j'ai compris comment faire de l'éclairage, du montage ou de la promotion marketing au cours de ces six mois et que j'ai établi de très bons contacts avec des personnes que je pouvais engager pour créer mon propre contenu, je me suis retirée du porno pro. Je me suis dit : « merde, tourner dans le porno, c'est très dur pour le corps. Très, très dur pour le corps. Avoir un agent, ça craint. Tourner du porno professionnel est vraiment épuisant ». C'est vraiment bien de tourner sa scène et de recevoir son chèque, mais à part ça, c'est beaucoup de fatigue.

J’avais un plan. Il faut vraiment penser à ces choses-là avant de se lancer. Je savais qu'il y aurait des stigmates et je savais qu'il n'y aurait pas de retour possible, que j'allais perdre mes amis, ma famille et tout le reste. Mais j’étais loin d’imaginer la discrimination financière à laquelle nous serions confrontés, la stigmatisation dont nous ferions l'objet en général, toutes les conneries qui se produisent dans l’industrie à cause de la législation, des médias ou d'autres entités. Je n'en avais aucune idée. Personne n’est vraiment préparé pour tout ça, on apprend aussi sur le tas. Les choses changent tout le temps et nous devons y faire face et nous adapter à chaque fois.

Vous avez été une des premières, si ce n’est la première, à utiliser la crypto-monnaie comme paiement. Comment est-ce arrivé ?

En 2016 une entreprise commençait à se lancer, SpankChain, et ils proposaient un système de paiement qui acceptait les travailleurs du sexe. Vous ne pouviez pas vous faire fermer votre compte du jour au lendemain. Ils voulaient nous soutenir et assumer la responsabilité de toutes les conneries liées aux crypto-monnaies et au travail du sexe. Je leur ai donc écrit pour leur dire que je pouvais les aider et qu’il fallait m’embaucher ! Et ils l’ont fait. C'était il y a cinq ans. J’ai eu beaucoup de chance, je suis très heureuse et reconnaissante. Normalement les entreprises ne veulent pas que nous travaillions sur leurs plateformes parce que nous représentons un risque élevé. C'est du moins l'étiquette qu'on nous colle, n'est-ce pas ? Donc pour nous, avoir une entreprise qui soutient les travailleurs du sexe et qui est faite pour les travailleurs du sexe, c'était vraiment énorme !

Parce qu’il est impossible de travailler sereinement sur les autres plateformes ? Vous vous faites supprimer vos comptes ou moyens de paiement ?

Il n'y a pas UN seul travailleur du sexe que je connaisse qui n'ait pas eu à faire face à ces conneries. Et nous faisons tous un travail légitime pourtant, conforme aux règles, nous possédons notre propre contenu, nos papiers sont en règles. Nous respectons toutes les lois et pourtant nous sommes toujours victimes de discrimination. C’est honteux.

Belle : J'ai essayé d'obtenir un compte bancaire professionnel. J'ai été refusé par huit banques. Mais je ne suis pas surprise…

C'est très typique. Vous savez les travailleurs du sexe sont toujours le bouc émissaire de tous les maux de la société. Nous sommes toujours les premiers à être mis à la porte. C'est comme ça depuis la nuit des temps malheureusement. Nous perdons de plus en plus de droits, les médias diffusent de plus en plus de conneries… C'est difficile pour nous.

Malgré tout, est-ce que vous avez l’impression que les mentalités évoluent dans le grand public ?

Nous trouvons plus de gens ouverts d’esprit oui, dans notre groupe d'amis par exemple, qui sont prêts à parler de sexe. Nous avons des proches qui nous acceptent plus facilement dans la vie réelle. Mais comme je l'ai dit, la législation va vraiment dans la direction opposée : nous perdons petit à petit nos droits. Je suis au Texas et les femmes sont en train de tout perdre là-bas… Et toutes ces choses commencent avec les travailleuses du sexe comme nous. Nous sommes des cobayes, avec la loi FOSTA-SESTA par exemple. Nous avons donc servi de test pour voir comment cela fonctionnerait : ça nous a tout simplement réduit au silence. Maintenant, ils vont l'étendre à tout le monde. C’est pour ça qu’il est important d'écouter les travailleurs du sexe, car nous sommes souvent en première ligne. Nous nous battons seuls, sans être entendus, alors c'est nous qui crions le plus fort.

Allie vous avez dit une fois que votre fantasme ultime était « les filles étrangères sexy. » Vous l'avez réalisé depuis ?

Je ne l'ai pas encore fait ! Je suis allée dans des bains publics avec des filles étrangères sexy, c'est sûr mais je n'ai pas eu d'expériences intimes avec elles malheureusement. J'attends toujours !

C’est une bonne raison de venir nous voir à Paris alors !

C’est vrai je prends note !

Et qu’en est-il de vos autres fantasmes ?

Je veux engager un escort ! Je veux vivre cette expérience. Je veux voir ce que c'est, du point de vue d'une femme, d'engager un escort masculin pour avoir un professionnel qui répond à tous vos besoins et fait exactement les choses que vous voulez sans avoir à vous soucier des sentiments. Sans avoir à s'inquiéter d'attraper une MST aussi, comme ils ne vont pas se battre pour porter un préservatif. C'est très important pour moi.

Concernant les pratiques sexuelles, vous avez deux kinks : la levrette… et la passion ?

Oui… Je suis une vraie Amish, je suis ennuyeuse pour les gens quand on me pose ce genre de questions. Une levrette donc, mais avec de la passion, toujours de la passion !

Et vous Belle ?

Probablement l'intimité émotionnelle. Et bon d’accord, un peu de levrette, une levrette passionnée ! La levrette, c'est ce qu'il y a de mieux !

Vous pouvez retrouver Allie et Belle sur leurs réseaux sociaux.

Crédits photos : Victor Von / Allie Eve Knox sur Twitter

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