Banksy Wanted : un documentaire sur l’improbable naissance d’un mythe anonyme

Qui se cache derrière Banksy ? Personne ne le sait… Mais tout le monde a son idée sur le sujet.

Car en quelques années, ce street artist de Bristol, dont on sait peu de choses, est devenu une sorte de légende vivante. Voire, aux yeux de certains, un Robin des bois des temps modernes, épinglant sur les murs les travers d’une société capitaliste et belliqueuse.

Un mythe qui a passionné les foules grâce à des œuvres de rue immédiatement lisibles. Dès la fin des années 90, le peintre se fait remarquer avec ses pochoirs engagés, pop et irrévérencieux, à l’humour très british.

Très vite, des reproductions de ses œuvres sont commercialisées partout, tandis qu’il devient plus mainstream en signant une pochette pour le groupe Blur en 2003.

La légende est née au bon endroit, au bon moment. Son évolution, au début loin des galeries et des musées, « épouse celle de l’explosion d’Internet », souligne son ancien galeriste Steve Lazarides.

Mieux : Banksy sait provoquer le désir, la surprise et l’attente, comme personne.

En disséminant ses œuvres dans l’espace public (comme en octobre 2013 à New York, à raison d’une par jour), l’hyperactif Anglais orchestre des safaris-graffitis qui maintiennent médias et fans en haleine.

Durant les années 2010, très probablement aidé de complices qui l’aident à rester anonyme, il multiplie les coups d’éclat et devient de plus en plus populaire.

Il brouille les pistes avec son documentaire Faites le mur !. Vend ses œuvres à 60 dollars pièce sur des stands éphémères (alors qu’elles s’envolent aux enchères). Ouvre Dismaland, anti-Disneyland lugubre. Peint un chaton sur les ruines de Gaza pour intéresser Internet.

Et, à la stupeur générale, fait en sorte que sa toile La Petite Fille au ballon, adjugée à plus d’un million d’euros, s’autodétruise lors d’une vente chez Sotheby’s…

Comme si cela ne suffisait pas, le mystère Banksy est alimenté par de nombreuses enquêtes et théories plus ou moins farfelues sur son identité.

Un anonymat qui n’empêche pas le plus connu des inconnus de rester proche de l’Angleterre working-class. Comme l’explique dans le documentaire le patron d’un club de boxe de Bristol, auquel une œuvre de l’artiste, peinte sur la porte, a redonné vie. Être un justicier masqué n’empêche pas d’être le plus habile des communicants.

Banksy Wanted, Documentaire, 90 min, le 17 juin sur CANAL+.