Lille s'accroche, Lyon carbure

Posté par Pierre Ménès le 25 octobre 2020

Lens-Nantes ayant été remis en raison du COVID, ce dimanche ne nous a offert que cinq matchs à 15 heures. Pourtant mal en point, Reims a remporté une victoire écrasante à Montpellier. Alors évidemment, les circonstances n’ont pas aidé les Héraultais. Pénalty et rouge pour Hilton, un ciseau, une autre expulsion, encore un penalty… Et un triplé pour Boulaye Dia, qui est donc meilleur buteur du championnat après huit journées. Une victoire qui fait beaucoup de bien aux Champenois mais qui prouve qu’avec ces matchs à huis clos ou dans des stades à 90% vides, tout peut se passer en permanence. Ce qui va nous donner un championnat encore plus difficile à lire que d’habitude. 

C’est un peu le même constat concernant Brest-Strasbourg. Les Alsaciens arrivaient en terre finistérienne avec une victoire et six défaites au compteur mais ils l’ont pourtant emporté 3-0. Le score est un peu flatteur mais il est évident que l’apport de Diallo, acheté 10 millions à Metz le dernier jour du mercato, se fait incroyablement ressentir. En deux matchs, le Sénégalais a inscrit deux buts et délivré une passe décisive et il change à lui seul la physionomie de cette équipe. Car du coup, le Racing joue enfin avec deux attaquants - un miracle avec Laurey. Et puis individuellement, plusieurs joueurs sont en train de revenir à leur niveau. 

Le match a basculé en fin de première période sur ce penalty accordé pour une double main de Faussurier dans sa surface. L’arbitre ne l’avait pas vue au départ et a commencé par accorder un pénalty aux Brestois puisque dans la continuité de l’action, Caci avait crocheté Faivre dans la surface strasbourgeoise. Mais monsieur Miguelgorry est logiquement revenu sur sa décision après avoir revu les images. Cela fait six buts encaissés en deux matchs par les Bretons, qui vont devoir se reprendre. Parce que développer un jeu agréable, c’est bien mais il va aussi falloir se montrer un peu plus réaliste. 

Longtemps, Bordeaux-Nîmes a été un véritable calvaire du football. Jusqu’à la 80e minute de jeu, avec ce penalty à mon sens très sévère qui a permis à Briand de marquer son centième but en Ligue 1, avant qu’Oudin ne double la marque dans la foulée. Cette victoire fait du bien aux Bordelais mais sur le fond, elle ne règle aucun des problèmes girondins. Metz a battu très nettement saint-Etienne, avec un coup-franc de Boulaya sur lequel le mur stéphanois fait n’importe quoi. On n’a jamais senti cette équipe des Verts qui a 22 ans de moyenne d’âge capable de renverser la situation.

Depay est redevenu Depay

Alors OK, il y a pas mal de blessés. Mais c’est aussi ce que Puel a voulu. Il ne va pas pouvoir venir pleurer d’avoir une équipe trop jeune. Quand tu vois la prestation réalisée par M’Vila avec l’Olympiakos face à l’OM la semaine passée en Ligue des Champions, tu te dis que ce joueur-là n’aurait pas fait tâche dans l’effectif stéphanois. Même s’il a été moins bon la saison passée, ce n’était pas une raison pour le fourguer n’importe où et n’importe comment. Sainté est prisonnier des choix philosophiques de Puel. Cela avait très bien commencé car, comme je le dis souvent, quand cela va bien avec les jeunes c’est tout de suite l’euphorie. Mais quand ça se passe moins bien, tu te rapproches très vite du tombeau. Attention aux Verts dans les semaines à venir…

Et puis en fin d’après-midi, on a eu droit à un match de haut niveau entre Nice et Lille. Même si la première période n’a pas été exceptionnelle, on a vu deux équipes bien organisées, avec de l’engagement et une vraie volonté d’aller vers l’avant, de faire le pressing. Pour moi, c’est de très loin la meilleure prestation niçoise cette saison. Les Aiglons ont ouvert le score sur un très joli mouvement initié par Schneiderlin - en net progrès -, relayé par Lopes et Claude-Maurice et admirablement conclu par Dolberg d’un petit piqué du droit. Mais l’avantage des Niçois n’a duré que huit minutes, le temps que Yilmaz, joliment servi par Araujo, n’égalise d’un bel enchaînement contrôle poitrine-volée du droit. Voilà un match de haut niveau comme on aimerait en voir plus en Ligue 1. Un nul dont le LOSC se contentera et qui, côté azuréen, doit servir de référence en terme de jeu et de volonté d’aller vers l’avant.

Enfin à 21 heures, on a assisté à un match assez étrange, puisque Lyon menait 4-0 à la mi-temps face à Monaco. En voyant la façon de jouer des deux équipes, ce résultat était assez ubuesque. Mais en même temps, l’OL s’était un peu mis en configuration Final 8, avec un bloc assez bas et une remarquable utilisation des espaces qui a permis à Depay, Toko-Ekambi et Aouar de se régaler. Les deux latéraux monégasques jouaient beaucoup trop haut et l’ASM s’est fait ouvrir en deux. KTE que je trouvais assez catastrophique depuis le début de la saison vient de s’offrir deux doublés consécutifs. Mais autant à Strasbourg il avait juste marqué, autant sa prestation face à Monaco était de grande qualité, y compris sur le plan technique. 

Et puis, depuis que le mercato est terminé, Depay est redevenu Depay, ce qui change beaucoup de choses pour le l’OL, qui vient de signer deux victoires consécutives et retrouve de la confiance. Côté monégasque, la charnière centrale m’a paru trop jeune et trop fougueuse. C’était mieux après le repos quand l’ASM est passé à trois derrière, même s’il faut reconnaître que les Lyonnais ont moins poussé leurs attaques après le repos. C’est une sévère défaite sur laquelle Kovac va devoir s’appuyer pour changer pas mal de choses.

Pierrot