Quand tu ne veux pas jouer...
Depuis qu’André Villas-Boas est arrivé à l’OM, on connaît la base du « jeu » olympien : être solide derrière et utiliser les espaces pour contrer. Ce qui explique que cette équipe a de meilleurs résultats à l’extérieur qu’à domicile. Le problème hier soir, c’est que Marseille n’a même pas essayé de marquer des buts. Les Olympiens ont eu une occasion franche de tout le match, le duel perdu par Benedetto face à Sa - auteur d’un superbe arrêt au pied, il faut le reconnaître - en début de seconde période. À part ça, le néant offensif. Comme j’ai pu le dire hier à propos du PSG, quand tu as un milieu de terrain aussi pauvre techniquement et qui fait aussi peu gagner du terrain par la passe, c’est très difficile pour les trois de devant qui ne sont pratiquement pas servis.
Thauvin a eu des miettes et Payet est totalement hors du coup physiquement. Quant à Benedetto, c’est Fantomas depuis des semaines pour ne pas dire des mois. Le seul à avoir surnagé dans cette équipe, c’est le jeune Gueye que j’ai trouvé intéressant, surtout lors d’une première période équilibrée car l’Olympiakos n’avait pas beaucoup plus envie de jouer que l’OM. Mais en deuxième période, l’équipe du Pirée s’est mise à jouer sous l’impulsion d’un joueur qui m’a stupéfait : Mathieu Valbuena. À 36 piges, l’ancien olympien a été d’une justesse technique impressionnante dans ses contrôles, ses passes et son inventivité.
Je l’ai trouvé absolument remarquable, sans les excès d’antan de surcroît - il ne s’est pas roulé par terre une seule fois. Je pense aussi qu’il devait être assez motivé car il n’a certainement pas dû oublier l’accueil que lui avait réservé le Vélodrome quand il y était revenu avec Lyon. Et c’est logiquement lui qui, sur une perte de balle d’Amavi, a déposé le ballon sur la tête d’Hassan en fin de match, un but qui a donné la victoire au club grec. Le souci, c’est que si l’OM voulait exister dans ce groupe de Ligue des Champions, c’était face à l’Olympiakos qu’il fallait prendre des points parce qu’on se doute que face à Porto et plus encore face à City, ce sera très compliqué.
Ce manque absolu d’ambition dans le jeu, au niveau de la LDC, est rédhibitoire. Quand tu joues en Ligue 1 contre des équipes dont le pouvoir offensif est plus que limité, ça passe. Dans la compétition-reine et face à un adversaire expérimenté et qui possède quelques bons joueurs, ça devient tout de suite plus difficile. Et on ne peut même pas dire que Marseille n’a pas eu de réussite parce que, sur le but grec finalement invalidé par la VAR, Masouras est hors-jeu des deux crampons sous le talon de sa chaussure.
C’est une mauvaise soirée pour l’OM et un mauvais début de campagne européenne pour le foot français. On en a malheureusement pris l’habitude depuis des années, mais il ne faut jamais oublier de signaler qu’une fois de plus, on n’est pas au niveau. Le PSG a été cataclysmique, Rennes a fait un bon match mais n’a pris qu’un point à domicile face à l’équipe présumée la plus faible du groupe et Marseille a complètement raté son match face à l’équipe qui semble être son rival pour une place en Europa League. Alors cela va aller très vite puisque tout le monde va jouer chaque semaine pendant six semaines. Marseille aura donc l’occasion de réagir dès mardi au Vélodrome. Le problème, c’est qu’en face, ce sera Manchester City…
Pierrot