Une soirée qui fera date
Cette soirée surréaliste au Parc risque fort de rester dans les annales et les mémoires après ce qui s’est passé pendant ce PSG-Basaksehir. Les faits ? Après 13 minutes de jeu, à la demande du quatrième arbitre, le coach adjoint du club turc, le Camerounais Pierre Webo, est expulsé. Mais avant de sortir du terrain, ce dernier accuse le quatrième arbitre de l’avoir qualifié de « negro ». Alors, je veux bien qu’en roumain, « negru » signifie « noir ». OK. Mais pourquoi le désigner par sa couleur ? C’est totalement discriminatoire. Il suffisait pourtant qu’il désigne Webo à l’arbitre central en disant : « Voilà, ce mec-là s’est mal comporté ». Et fin de l’histoire. Tu ne dis pas « negru », ni « black guy ». C’est vertigineux.
Évidemment, Demba Ba dont on connaît les convictions et qui est un militant, s’est emparé de l’affaire. Il n’allait pas laisser un scandale pareil et les joueurs, qu’ils soient stambouliotes ou parisiens, ont réagi de la bonne manière en quittant le terrain. Neymar, Marquinhos, Kimpembé et Mbappé en tête, les champions de France se sont montrés solidaires de l’équipe turque. Ce qui n’a pas été le cas de l’UEFA, qui a brillé par son incompétence. Que la situation soit inédite - c’est la première fois qu’un arbitre est accusé de racisme - c’est un fait mais enfin, je ne sais pas qui a eu l’idée débile de proposer que l’arbitre incriminé rejoigne le camion de la VAR… Le mec aurait dû quitter le stade manu militari et on se serait démerdé autrement.
Alors quelques Parisiens ont ensuite commencé à s’échauffer pour reprendre le jeu dans les couloirs du Parc mais les joueurs turcs - même si a priori certains étaient d’accord pour reprendre - sont restés droit dans leurs bottes et ont refusé. Cette soirée fera date. Depuis le temps qu’on évoque les histoires de racisme dans le foot, qu’on déplore que les deux équipes ne soient jamais solidaires et ne quittent pas le terrain… Cette fois, c’est le cas. Et j’ose espérer qu’en terme de racisme, plus rien ne sera comme avant après cette soirée.
Sportivement, j’apprends au moment où j’écris ces lignes que le match reprendra mercredi, à 18h55. C’est une bonne nouvelle car j’avais peur que l’UEFA, qui est capable de tout, nous ponde une dinguerie du style « défaite sur tapis vert de Basaksehir pour non-reprise du jeu ». On aura sans doute droit à une entrée des joueurs symbolique et très forte. Ce qui est sûr, c’est que Paris est d’ores et déjà qualifié après la victoire de Leipzig sur Manchester United et qu’il terminera premier en gagnant demain. Mais je le répète encore une fois, je pense que cette fois, le point de bascule a été franchi et que plus rien ne sera comme avant.
Vous pensez bien qu’avec ça, je n’ai pas jeté un oeil sur le match amical ente Rennes et Séville. Ce que je constate, c’est que le Stade Rennais a encore perdu et en a encore pris trois. Je ne ferai pas plus de commentaire, sauf peut-être que cette campagne européenne des hommes de Stéphan a été un désastre, avec au final un seul point au compteur en six matchs, ce qui est famélique.
Pierrot