Marie-Antoinette, la série qui porte un regard neuf sur la dernière reine de France

Les adeptes de la série Versailles le savent, c’est sous le règne de Louis XIV que la fameuse « étiquette » de la cour de France a pris les proportions les plus folles. Pourquoi commencer par là ? Parce que ces règles si strictes mises en place par le Roi Soleil sont au cœur de cette première saison de Marie-Antoinette, qui est celle de la découverte de Versailles par la nouvelle Dauphine de France.

La série débute d’ailleurs directement par le départ de la fille de Marie-Thérèse d’Autriche pour la France, où elle doit épouser le futur Louis XVI. Nous sommes en 1770 et elle n’a que 14 ans et pas encore ses règles, mais elle doit déjà « donner » un héritier à son mari, qui a un an de plus qu’elle. La séparation déchirante avec sa mère, ses racines (et son chien, recalé à la frontière !), l’arrivée dans une prison dorée où on ne peut faire confiance à personne : les premiers pas de Marie-Antoinette à Versailles sont douloureux et ressemblent presque au début de la série à un film d’horreur psychologique, qui retranscrit toute la cruauté et la misogynie de la cour de l’époque.

Et c'est un vrai panier de crabes. Il y a les deux filles de Louis XV, des commères obsédées par l’étiquette qui détestent tellement la dauphine qu’elles tentent de la renvoyer chez elle, la sulfureuse comtesse du Barry qui veut en faire autant quand elle se sent menacée, le pervers Louis XV qui se fait appeler « Papa Roi » et aime un peu trop les adolescentes comme Marie-Antoinette, et bien sûr le dauphin lui-même, présenté dans la série comme un ado solitaire, pas très à cheval sur son hygiène et tellement tétanisé par sa compagne qu’il préfère l’éviter à tout prix. Bref, bienvenue à Versailles !

Mais ce ne sont là que quelques-uns des très nombreux personnages croisés au cours de ces huit premiers épisodes, qui s’étendent de 1770 à 1780, année de mort de la mère de Marie-Antoinette. Entre les deux, elle devient – entre autres – reine de France (à 18 ans !), et commence à être un peu plus à l’aise à Versailles, qu’elle commence à transformer selon ses désirs.

C’est une facette incontournable de Marie-Antoinette, une reine peu en accord avec les règles décidées un siècle avant, et qui aspire à plus de liberté et de glamour dans un Versailles qui l’étouffe sous le poids de ses traditions. Marie-Antoinette était-elle une féministe avant l’heure ?

C’est en tout cas le point de vue de Deborah Davis, la créatrice de la série, entourée d’une équipe de scénaristes féminines. Ce nom n’est pas du tout inconnu des fans de fictions costumées, puisqu’elle a été nommée aux Oscars pour le script de La Favorite (Yórgos Lánthimos, 2018), grand film d’époque sur l’Angleterre du 18ème siècle, et Oscar de la meilleure actrice pour Olivia Colman.

Impressionnants, les costumes et les décors de la série ont été supervisés respectivement par Madeline Fontaine (détentrice de trois Césars, un BAFTA, une nomination aux Oscars) et Pierre Quefféléan, césarisé lui en 2018 pour les décors d’Au revoir là-haut (Albert Dupontel, 2017). Côté casting, c’est l’Allemande Emilia Schüle (Treadstone) qui a été choisie pour incarner Marie-Antoinette.

On reconnaît également la Française Gaia Weiss (La Révolution) dans le rôle de Madame du Barry, James Purefoy (Rome, Altered Carbon) dans la peau de Louis XV et Marthe Keller (Marathon Man) dans celle de Marie-Thérèse. Jack Archer (The Bay) joue le terrible comte de Provence, tandis que Roxane Duran (Riviera), interprète Joséphine, son épouse. Et puisque cette première saison s’arrête en 1780, il devrait y en avoir deux autres pour couvrir les années suivantes de la vie de Marie-Antoinette.

Marie-Antoinette épisodes 1 à 8, diffusés à partir du 31 octobre sur CANAL+.