Le dernier poumon du monde : un docu sur la Greta Thunberg qui sommeille en nous
C’est un trésor, mais aussi potentiellement, une bombe à retardement : en 2017, on a découvert, dans la forêt primaire du bassin du Congo, une tourbière géante qui retient 30 milliards de tonnes de carbone.
Soit l’équivalent de trois ans d’émissions mondiales de gaz à effet de serre, qui pourraient être relâchés dans l’atmosphère si l’équilibre de l’écosystème était modifié.
Ce qui serait une catastrophe écologique, alourdissant considérablement la facture du réchauffement climatique.
Les scientifiques, qui étudient cette zone à cheval sur les deux Congo, veillent au grain.
« Je suis très fier d’avoir été l’un des premiers Congolais à avoir mis le pied dans cette tourbière. Ça veut dire que la contribution de l’Afrique dans la lutte face au changement climatique est énorme, explique un étudiant qui prend part aux recherches. Nous études ont montré que ces écosystèmes sont en équilibre. Cela est lié au fait que nos populations déforestent peu. »

Si les peuples autochtones ont toujours cherché à préserver la forêt, le deuxième poumon vert du monde n’en est pas moins livré à l’industrie du bois. Un problème que connaissent les habitants.
« Le changement climatique est là et tout le monde prend conscience que pour y faire face, on doit savoir gérer au mieux notre forêt », expose André Nzaou, ingénieur agronome.

Ici et là, des initiatives sont prises pour lutter contre la déforestation et la culture sur brûlis. Comme planter du moringa, une plante médicinale qui, en séquestrant le carbone, lutte contre le réchauffement climatique.
Des coopératives de pêcheurs ou agriculteurs se montent. On s’organise pour polluer moins, utiliser moins d’engrais chimiques, éviter de déverser des détergents dans les rivières.
Et surtout, on fait passer le message « pour sensibiliser le voisin », selon Elisabeth Malanga, membre d’une coopérative : « L’ignorance est un danger. »
Suspense Averti Ifo, enseignant-chercheur en écologie à l’université Marien N'Gouabi de Brazzaville, ne dit pas autre chose : « C’est notre devoir de transmettre la science, mais aussi de susciter des vocations auprès des étudiants, qui vont assurer la relève. Pour que le Congo reste un pays forestier, et le deuxième poumon de la planète. »
Le Dernier Poumon du monde de Yamina Benguigui, Documentaire, 80 min, le 11 décembre sur CANAL+ et myCANAL.