Paris fait la loi
Ce long dimanche - mais pas de fiançailles - a commencé par Brest-Bordeaux, avec une équipe finistérienne qui restait sur quatre défaites consécutives et qui a montré en première période que la confiance n’était pas vraiment revenue. La possession était alors très nettement girondine. Maintenant, la possession c’est bien, mais il faut essayer d’en faire quelque chose. Et à ce niveau-là, c’était le néant total côté girondins. Jusqu’à ce que Hwang ouvre le score en début de seconde période, ce qui n’était pas immérité compte tenu de l’emprise bordelaise sur le jeu mais l’était tout de même un peu sur le plan des occasions.
Et puis Dall’Oglio a fait entrer Honorat et Mounié et les deux sont dans le coup de l’égalisation brestoise, avant que Faivre ne donne la victoire à son équipe sur une frappe détournée. À l’arrivée, c’est une victoire méritée pour les Bretons qui, malgré les défaites, restent fidèles à leurs principes de jeu et à leur enthousiasme offensif. Brest ne finira peut-être pas dans les dix premiers mais c’est l’une des équipes qui apportent le plus de joie à cette Ligue 1. Ça ne rentre pas dans les stats, mais c’est bien aussi.
De la joie, on en a également avec Monaco, qui pour le moment réussit toujours à marquer un but de plus que son adversaire. Évidemment, si l’on ne s’attarde que sur l’aspect offensif, qu’on voit les deux premiers buts merveilleux de Golovin sur deux centres de Ballo-Touré, le coup-franc rentrant de Golovin, la « passe dé » de Golovin à Volland, c’est très impressionnant, même face à Nîmes. Le problème c’est que l’ASM a encaissé trois buts et s’est fait rejoindre à 2-2 alors qu’elle menait 2-0. Ce n’est pas normal. Je ne vois pas l’ASM prétendre à une place sur le podium avec une telle faiblesse défensive. Lors de cette 24e journée, le trio de tête lui, n’a pas encaissé de but…
Lille fait le taf
Saint-Etienne s’est donné un peu d’air en mettant fin à la bonne série messine sur un très joli coup-franc d’Hamouma sur le poteau et poussé dans son but par Boye. Il faut espérer que cette victoire détende un peu les Verts et que Modeste, qui a peu joué avec Cologne mais fait déjà du bien dans un rôle ingrat de pointe fixe, apportera quelque chose de plus… À la Mosson, Montpellier a fait craindre le pire à ses supporters en encaissant un but de Coulibaly en début de match et en bafouillant longtemps son football avant que Laborde - auteur d’un doublé - et Savanier ne renversent la situation. Le fait que Dijon soit revenu à 3-2 montre néanmoins que le MHSC n’est pas encore totalement guéri. Pourtant cette fois, tout le monde était là, y compris l’éternel Hilton pour son 500e match en Ligue 1.
Nice qui semblait au plus mal et déprimé par la grave blessure de Reine-Adélaïde a sorti sa meilleure prestation cette saison en l’emportant face à une équipe d’Angers qui a totalement raté son match. Évidemment, le but contre son camp de Doumbia a tout de suite mis les Angevins sur le reculoir. Le deuxième but de Maolida est très joli, le troisième signé Gouiri, aussi. Alors, est-ce un sursaut d’orgueil ou bien l’amorce d’un vrai rétablissement côté niçois ? En tout cas, le Gym semble avoir trouvé sa charnière centrale avec le prometteur duo Saliba-Todibo.
Et puis on n’attendait pas grand chose du FC Nantes face à l’ogre lillois et… on n’a pas été déçu. Surtout en première période, avec une prestation effarante de faiblesse. Les Canaris ne faisaient pas deux passes et en sont arrivés à un point où ils étaient tellement mauvais qu’ils faisaient déjouer Lille ! Même après avoir ouvert le score sur une reprise de David consécutive à une mésentente entre Girotto et Louza devant le but, le LOSC semblait gagné par la médiocrité ambiante. Après le repos, on a vu un peu de mieux côté Canaris, un peu plus de pression. Mais c’était bien trop peu. Cette équipe est quasiment incapable de marquer un but. Et en fin de match, un contre très bien mené par Weah, Sanches et David a donné de l’ampleur au succès nordiste.
Bastien et les Pinocchios
Les Parisiens savaient donc en entrant sur le pelouse du Vélodrome qu’il leur fallait absolument gagner pour tenir le rythme de ses trois rivaux pour le titre. Au final, ils l’ont emporté plus facilement que ne l’indique le score, même si Marseille n’a pas fait un mauvais match. Les Olympiens ont impulsé un bon pressing et se sont créé pas mal de « situations », mais peu d’occasions. Au niveau de la dernière passe et de la finition, c’est trop pauvre. Même pour battre un gardien aussi fébrile que Rico.
Le PSG a ouvert le score en contre suite à un corner marseillais repoussé, avec une tête de Verratti devant Rongier, une remise d’Icardi pour Di Maria qui lance Mbappé vers le but, en se blessant à la cuisse sur cette action. Parti de ses six mètres, l’attaquant français est alors monté jusqu’à 36 km/h pour s’imposer devant Sakaï et battre Mandanda. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu Kylian aussi bien physiquement. À neuf jours de Barcelone, le timing est parfait. Le deuxième but est venu d’une reprise du dos d’Icardi déviée par l’épaule d’Alvaro sur un centre de Florenzi.
Après le repos, l’OM a poursuivi son pressing et continué à perturber les Parisiens - ils ont même la possession sur le match - mais c’est Paris qui s’est montré le plus dangereux. Et il faudra qu’on m’explique comment monsieur Bastien peut ne pas donner deux pénos évidents pour le PSG, le premier pour une faute de Sakaï sur Icardi, le second pour un contact d’Alvaro sur Neymar. C’est bien la peine d’avoir la VAR pour laisser passer des énormités pareilles. Je n’ai aucune explication à cette incompétence arbitrale, à la fois de la part de monsieur Bastien et des Pinocchios qui étaient dans le car. Encore heureux que le match était plié parce que ce sont quand même deux décisions scandaleuses. À Noter qu’Alvaro s’est peut-être sérieusement blessé au genou lors de son intervention fautive sur Neymar…
Pierrot