MADE IN ITALY : Liam Neeson en Toscane, le film d’été idéal ?
En plein divorce, le jeune Jack (Micheál Richardson) est en guerre avec sa futur ex-femme, Ruth (Yolande Kettle). Cette dernière veut vendre la galerie d’art où Jack travaille, et le malheureux n’a pas de quoi racheter l’affaire pour sauver son job auquel il tient tant, à moins que… Il a l’idée de vendre une vieille demeure italienne qui appartenait à sa mère, décédée prématurément dans un accident de voiture. Jack et son père Robert (Liam Neeson) ont hérité de la propriété, mais les lieux tombent en ruine, car ils n’y sont jamais retournés après le drame. Kate (Lindsay Duncan), une agente immobilière expatriée qui n’a pas sa langue dans sa poche leur avoue que la maison a besoin de sérieux travaux si ses propriétaires veulent pouvoir la vendre à un prix acceptable, ce qui oblige Jack et Robert à unir leurs forces pour travailler sur le chantier.
Mais le bricolage n’est pas vraiment le fort du père, un peintre qui doit en plus gérer ses relations difficiles avec son fils. Heureusement, les tensions entre les deux évoluent au fil de leurs rencontres avec des habitants du coin qui leur viennent en aide pour les travaux, comme la restauratrice Natalia (Valeria Bilello), elle aussi jeune divorcée, et avec qui une connexion se crée inévitablement. Reste à voir si les bons petits plats de la gastronomie italienne et les paysages idylliques de la région de Toscane suffiront à refermer les blessures nées d’un drame trop longtemps enfoui par Jack et Robert.

Ce synopsis devrait résonner étrangement chez les fans de Liam Neeson, et pour cause : l’acteur qui joue son fils dans le film (Micheál Richardson) est aussi sa progéniture dans la réalité… Et sa mère est une certaine Natasha Richardson, actrice britannique mariée à Liam Neeson et décédée tragiquement en 2009 après un accident de ski. L’aspect autobiographique de MADE IN ITALY donne immédiatement une autre dimension dramaturgique au film, et il rend d’autant plus émouvante la performance du duo Liam Neeson-Micheál Richardson. Si l’on a souvent dit que l’acteur irlandais s’est un peu perdu ces dernières années dans des rôles musclés génériques (la franchise TAKEN entre 2008 et 2015), tout n’est pas à jeter. Le film d’action SANG FROID (Hans Petter Moland, 2019) dans lequel il partageait l’affiche pour la première fois avec son fils est par exemple loin d’être indigne. Mais on le préfère quand même toujours dans la peau de personnages touchants comme ceux qui on fait sa réputation (LA LISTE DE SCHINDLER, Steven Spielberg, 1993). Une voie que son fils pourrait bien suivre, puisqu’il a obtenu l’un de ses premiers rôles dans le drame VOX LUX (Brady Corbet, 2018), aux côtés de Natalie Portman et Jude Law notamment.
Sur MADE IN ITALY, le duo Neeson a fait confiance à l’acteur britannique James D’Arcy, qui réalise ici son premier film. Ce nom évoquera forcément quelque chose aux fans du Marvel Cinematic Universe (MCU), puisque D’Arcy a incarné Edwin Jarvis, le majordome de Howard Stark dans la série AGENT CARTER (2015-2016) avant de reprendre le rôle pour le mastodonte AVENGERS: ENDGAME (Anthony et Joe Russo, 2019), après avoir aussi joué dans DUNKERQUE (2017), le grand film de guerre de Christopher Nolan. Enfin, MADE IN ITALY profite aussi de la présence au casting de l’excellente Lindsay Duncan, vue cette année dans BLACKBIRD (Roger Michell), mais surtout connue pour ses rôles dans des séries, comme ROME (2005-2007), SHERLOCK (2010-2017) ou encore THE LEFTOVERS (2014-2017), LA grande série des années 2010 sur le deuil, dans lequel elle incarne un personnage nettement moins drôle que celui de MADE IN ITALY, preuve de l’étendue de sa palette.
