C’EST LA VIE, ma sage-femme cette héroïne
Et si c’était entre les murs blancs où naît la vie que le cinéma trouvait un de ces nouveaux lieux clefs ? C’est une des révélations du film C’EST LA VIE (2020) de Julien Rambaldi qui se passe en majeure partie dans le service de pédiatrie d’un hôpital où vont se retrouver cinq femmes. Dans cette comédie, le réalisateur commence par mettre en scène une opposition entre les deux personnages principaux qui vont être chargés de faire accoucher les cinq parturientes. Ainsi, on découvre d’un côté Dominique, une sage-femme au caractère bien trempé, interprétée par Josiane Balasko dont c’est le dernier jour de travail avant la retraite. Et de l’autre, un jeune obstétricien arrogant joué par l’hilarant Nicolas Maury, l’agent ultra-stressé de la série « Dix pour cent ». Ensemble, ils vont devoir s’apprivoiser puis collaborer pour accompagner les cinq femmes jusqu'à la naissance. Parmi elles, une PDG d’une entreprise aérospatiale capable de gérer un comité de direction depuis son lit d’hôpital, (Léa Drucker), une jeune femme qui a connu une rencontre d’un soir (Alice Pol), une autre déterminée à accoucher comme si elle était son domicile et une qui craint d’avoir un enfant prématuré… Bref, toutes les typologies de futures mamans sont réunies.

C’EST LA VIE n’est pas le seul long-métrage à explorer cet aspect aussi méconnu qu’essentiel de la médecine. Ces dernières années, le spectateur a pu découvrir dans un tout autre genre, plus dramatique, PUPILLE (2018) le film de Jeanne Henry dans lequel une jeune femme accouche sous X et voit le nouveau-né qu’elle laisse être confié à une famille d’accueil. Cette fois-ci, le film s’attarde sur les complexes opérations précédant une adoption : démarches administratives auprès des services sociaux, interviews et enquêtes auprès des familles potentielles… Il y a aussi le film VOIR LE JOUR (2020) de Marion Laine tiré du roman de Julie Bonnie. On y voit Sandrine Bonnaire travailler comme auxiliaire dans une maternité de Marseille et se battre avec Aure Atika et ses collègues face au manque d'effectif et à la pression de leur direction. Tous ces films, quel que soit le registre dramatique dans lequel ils évoluent, ont en commun la défense des valeurs des femmes qui accouchent et des sages-femmes qui les aident. Car même le personnage joué par Josiane Balasko derrière son apparence sévère, pour ne pas dire acariâtre, se démène pour que la jeune femme interprétée par Alice Pol n’accouche pas seule. Notamment parce qu’elle a vécu un drame personnel qui fera peut-être verser des larmes aux spectateurs. Idem pour Nicolas Maury, profil type de l’ambitieux renfermé sur lui-même qui semble au premier abord négliger l’aspect humain de son métier. On découvre au fil du film sa capacité à s’ouvrir à l’autre et notamment à sa nouvelle collègue.

Mais le plus fou, c’est peut-être David Marsais dans le rôle du mari bloqué à l’autre bout de la France qui décide de retrouver coûte que coûte sa femme à la maternité quitte à voler une voiture, faire du canoé ou de l’hélicoptère (avec une star dont on ne spoilera pas le nom ici). Tous ces personnages font de la maternité un aimant, un lieu d’éclats de rires et de larmes, de drames et de vannes, bref, un concentré de vie à nul autre pareil.