Soirée Les Inconnus, les trois frères de l'humour

Posté par Rosario Ligammari le 12 octobre 2020
Les Inconnus portent le nom le plus ironique de l'histoire des humoristes puisqu'on connaît leurs répliques par cœur. Que cela soit sur scène, à la télé ou au cinéma, ils ont marqué les années quatre-vingt-dix et font toujours autant rire aujourd'hui. À l'occasion d'une soirée qui leur est consacrée le 23/10 sur CINÉ+, faisons un petit retour sur le succès de ces trois frères de l'humour.
Les Inconnus, stars sur les planches et sur petit écran

Qui ne connaît pas Les Inconnus ? Si au départ ils se nomment Les Cinq (Smaïn et Seymour Brussel font partie du groupe), Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Legitimus constituent le trio d'humoristes qui est inscrit dans les mémoires. Et ça pour être resté, il est resté, dans les annales des années quatre-vingt-dix. D'abord, sur les planches : dès 1989, tous les soirs au théâtre Les Inconnus font salle comble. En 1990, ils débarquent dans tous les foyers français, sur le petit écran, en parodiant aussi bien la télé elle-même que divers faits de société. Et puis, très vite, ils conquièrent le cinéma avec LES TROIS FRERES (1995) et LE PARI (1997).

En fait, peu importe le format, que cela soit sur scène, sur petit ou grand écran, Les Inconnus ont crée pour ainsi dire « une œuvre ». Leurs sketchs constituent un marqueur temporel, un reflet de l'époque, en même temps qu'ils sont restés indémodables. Qu'ils fassent du rap (genre qu'ils ont, quelque part, contribué à faire connaître au grand public français) ou qu'ils parodient des émissions de télévision (des jeux d'argent à la chaîne Arte en passant par Ardisson), leurs sketchs font toujours mouche. En plus d'avoir gagné un Molière en 1991, Les Inconnus remportent le César du meilleur premier film pour LES TROIS FRERES en 1996, une première pour des humoristes. Et avant cela, en 1992, ils gagnent une Victoire de la musique pour la vidéo d'Auteuil Neuilly Passy : récompense historique là encore puisque c'est la première fois dans l'Histoire que l'institution remet un trophée à un clip parodique.

Des répliques cultes et une grande influence pour les humoristes

Ce qui est resté chez Les Inconnus, c'est leur sens de la formule, leurs expressions, des « punchlines » en veux-tu en voilà. Même le nom Stéphanie de Monaco renverrait quasiment plus aux Inconnus qu'à ladite Princesse ! En vrac, « Isabelle a les yeux bleus » (leur premier sketch télé), « C'est ton destin », « Y a les bons chasseurs et les mauvais chasseurs », « Plutôt Robert que Redford », « C'est toi que je t'aime » : il faudrait plusieurs pages pour tout citer. Signe incontestable de leur notoriété : certaines de leurs répliques sont même immortalisées au cinéma, comme dans LA HAINE (Mathieu Kassovitz), film sorti la même année que LES TROIS FRERES (en 95). En effet, quand Saïd dit à la sœur de Vinz : « Dis-lui de descendre », celle-ci lui répond « Et pourquoi faire ? » ; il s'agit d'un clin d’œil au fameux « Eh Manu, tu descends ? ».

Transformistes de génie, on se souvient encore de la palette de personnages détournés, de Nicolas Culot à Laurent Bouffi, en passant par Florent Brunel (un mix entre Florent Pagny et Patrick Bruel). De même pour les émissions ou séries télé type Fort Boyaux, Ça te barbera (parodie de la telenovela Santa-Barbara), les Escarres (les César)... Comme pour les citations : impossible de tout citer.

Avec un tel succès, Les Inconnus ont influencé pléthore d'humoristes. Le duo du Palmashow les a invité dans ses sketchs pendant que Philippe Lacheau, grand amateur du trio, a dirigé Didier Bourdon dans ALIBI.COM (2017). Norman qui fait des vidéos en a fait une avec eux alors que Jhon Rachid, dans son court métrage JOUR DE PLUIE (2017), prononce la phrase « Ça va pas vous plaire, c'est en latin », réplique du film LES TROIS FRERES.

Le cinéma des Inconnus

LES TROIS FRERES est un prolongement logique du phénomène télé. Les répliques fusent toujours et ont atteint avec le temps le statut là encore de culte : « Cent patates », « Y a un blême ? », « Plutôt Braque... Vasarely », « On a les trois télés »... Les seconds rôles sont mémorables, à l'instar du petit Michaël (Antoine du Merle) ou Bernard Farcy, le futur commissaire Gibert de la saga TAXI. Et, bien sûr, les Inconnus eux-mêmes sont désopilants. Le film est à la fois, dans le bon sens du terme, une suite de sketchs (le jeu télévisé qui rappelle leurs parodies à la télé, « La société, elle a que des problèmes » qui renvoie à leurs raps...) autant qu'un road movie qui tient très bien la route. Les Inconnus embarque le public sans problème : il faut croire que les spectateurs étaient content de passer de leur canapé à un fauteuil de cinéma puisque le film a totalisé sept millions d'entrées.

Il en va de même pour LE PARI. À partir d'un pitch incongru (deux beaux-frères qui se détestent font le pari d'arrêter de fumer), le deuxième film enchaîne à nouveau les répliques devenues cultes comme le mantra « Le tabac, c'est tabou, on en viendra tous à bout » et tout un tas de surprises à (re)découvrir. Bref, au cinéma aussi, pour les Inconnus, c'est un pari gagné.

Concluons avec ce constat : même en connaissant leurs répliques par cœur, on peut voir et revoir aussi bien leurs sketchs que leurs films sans jamais se lasser.

Soirée Les Inconnus, le 23/10 sur CINÉ+

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