B.R.I : la nouvelle série d’action en immersion avec l’élite de la police
Les premières secondes de B.R.I convoquent d'ailleurs ces souvenirs douloureux, puisque c'est devant le Bataclan le 13 novembre 2015 que l'on fait la connaissance de deux des personnages principaux de la série, Patrick et Saïd. Eux-mêmes se rencontrent ce soir-là, et après ce court prologue, on les retrouve sept ans après pour une passation de pouvoir. Patrick (Bruno Todeschini) prend sa retraite et laisse la tête de la BRI Versailles à Saïd (Sofian Khammes), mais la transition est difficile.
L'équipe sous son commandement est méfiante et voue une sorte de culte à son ancien chef, une figure sulfureuse qui avait la fâcheuse tendance de fricoter avec les voyous, notamment un parrain gitan joué par un Vincent Elbaz assez méconnaissable.
Mais malgré ses idéaux et sa volonté de bouleverser les habitudes, Saïd n'a pas de temps à perdre, car un affrontement entre gangs commence à laisser des cadavres dans son sillage à Paris. Inacceptable pour la commissaire incarnée par Emmanuelle Devos, et qui a des idées derrières la tête, notamment en transférant un jeune prodige des stups (nommé Socrate) à la BRI.

Comme tous les membres de l'équipe, ce dernier a une histoire personnelle bien particulière qu'on ne dévoilera pas ici. On peut en revanche dire que son collègue Badri joue à un jeu dangereux, puisque par honte, il cache à sa famille de cité qu'il travaille pour la police. De façon intéressante, la série incarne aussi le R de B.R.I dans le rôle de Julien, une machine physique qui doit se faire violence pour rechercher des renseignements.
Quant à Vanessa, elle est tout simplement la seule femme de toutes les BRI. du pays, ce qui explique sans doute pourquoi elle bosse deux fois plus dur que les autres. Tous ces personnages sont interprétés par de jeunes acteurs peu connus du grand public pour la plupart, et c'est justement ce qui fait la force de la série, tant il est difficile pour des visages reconnaissables de se fondre naturellement dans la peau de flics surentraînés.
À l'inverse, Rabah Naït Oufella (Grave, Narvalo), Ophélie Bau (Mektoub, my love) et Théo Christine (Suprêmes, La Guerre des Mondes) notamment apportent l'énergie débordante de la jeunesse à cette série policière qui rompt avec les codes des flics à papa.

On doit bien sûr aussi cette réussite à Jérémie Guez, qui signe l'écriture et la réalisation des huit épisodes. Celui qui a commencé comme romancier a bifurqué avec succès vers le cinéma en participant notamment au scénario de Boîte noire (Yann Gozlan, 2021), tout en réalisant plusieurs films dont Sons of Philadelphia (2021) avec Matthias Schoenaerts.
Ouvertement influencé par l'œuvre de Michael Mann, Jérémie Guez a passé comme son casting beaucoup de temps avec les membres de la BRI pour bien comprendre leur métier et leur façon de travailler. C'est à ce prix qu'il peut restituer avec beaucoup de minutie leur quotidien forcément hors du commun, tout en veillant à ce que les nombreuses scènes d'action qui émaillent la série soient crédibles.
Filmées parfois en plein Paris, ces dernières sont parfaitement chorégraphiées et impressionnent par leur maîtrise et leur violence froidement réaliste, loin de beaucoup de séries policières édulcorées que l'on a l'habitude de voir en France, mais dans la lignée de quelques grandes séries policières emblématiques de CANAL+ et du renouveau du genre, comme Engrenages et Braquo.
Et comme la tension de ces huit épisodes monte crescendo jusqu'à un final des plus spectaculaires, on ne peut qu'espérer voir bientôt une deuxième saison de B.R.I.

B.R.I épisodes 1 à 8, diffusés à partir du 24 avril sur CANAL+.